— Le journal où il y a les nouvelles… le Sabah[1]… Oh ! elles lisent très bien… Éminé !
Éminé prend le papier imprimé et lit, tout liant : « Dernière séance de la Chambre… Présidence d’Abmed-Riza bey… etc. »
Je suis ébahie… Je me représente une école primaire de Paris, où l’instituteur ferait lire aux élèves un discours de M. Briand !
— Et… ça les amuse, la politique ?… Elles savent ce que c’est : le Parlement, Ahmed-Riza…
Une lueur passa dans les jolis yeux d’odalisque.
— Oui, oui, ça les amuse, ça les passionne… Nous leur expliquons tout… la Constitution, la Révolution… Nous sommes très peu savantes, nous-mêmes ; du temps d’Abdul-Hamid, dans nos écoles normales, on nous défendait d’étudier le français, de lire même des traductions… mais ici, presque toutes, nous sommes mariées à des officiers, et nos maris nous racontent des choses… nous savons que
- ↑ Matin.