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CHOSES ET GENS DE PROVINCE

cée, nous attend au seuil du salon. Autour d’elle, un peu en arrière, cinq ou six femmes nous regardent de tous leurs yeux noirs, rieurs et doux. C’est la directrice et les adjointes. Ensemble, elles s’inclinent, avec un geste gracieux de la main qui effleure presque le sol, touche la poitrine, la bouche, remonte au front.

Quand les témenas[1] sont finis, nous entrons toutes dans la grande pièce qu’on a décorée en notre honneur avec les ouvrages de broderie des élèves, et madame P… veut faire les présentations… Mais la directrice, selon le protocole de la politesse turque, s’est assise le plus loin possible de nous, les mains croisées sur la ceinture… Il faut insister pour qu’elle se rapproche, et de fauteuil en chaise et de chaise en fauteuil, s’asseye en face de nous. Toutes ces cérémonies préliminaires prennent un bon quart d’heure.

Les autres institutrices se placent comme elles veulent ou restent debout. Deux sont très jeunes, assez jolies ; une, plus âgée, vingt-

  1. Saluts.