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JOURS DE BATAILLE

du Parlement conduisait Réchad Effendi au Séraskiérat, trois officiers de Salonique, précédant trois députés, se rendirent à Yldiz. Le secrétaire du Sultan, Djevad bey, qui avait eu le courage de rester à son poste — et qui fut l’ami loyal de la dernière heure — reçut les officiers et les délégués à la porte des appartements impériaux.. Puis, ayant averti son maître, il introduisit les trois députés dans un salon vide, contigu au salon d’Abdul-Hamid.

Il y avait, parmi ces trois députés, un Arménien, Carasso Effendi, et deux musulmans, Rassim Effendi et Eszad Pacha. Furent-ils sensibles au caractère tragique de la scène, du lieu, de l’heure, à cette espèce de grandeur qui ennoblit les infortunes impériales ? Les deux musulmans prièrent l’Arménien de parler le premier. Mais Carasso Effendi fit observer que la déposition du Calife étant un acte religieux, il était plus convenable qu’un musulman prît la parole.

Un peu émus, ils entrèrent dans une pièce assez sombre, où ils virent Abdul-Hamid, en