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JOURS DE BATAILLE

Maintenant, rentré dans son palais de Dolma-Baghtché, il doit revivre comme en rêve les incidents précipités de ce jour : la cérémonie du Béiat où députés et ministres, répudiant le vieux protocole turc, et sans le moindre salamalec serrèrent la main du Sultan, à la franque ; le retour, parmi les salves et les acclamations, jusqu’au Vieux-Sérail, où il fit ses prières de l’après-midi et baisa le manteau du Prophète…

Tout à l’heure, de la haute terrasse qui domine la Corne d’Or, j’ai vu Constantinople, tout obscure, piquée de feux épars, se couronner de fines lignes lumineuses. Quelques monuments ont allumé des rampes de gaz ; quelques lampions, quelques lanternes ont brillé çà et là. Les bateaux se sont dessinés, en figures géométriques, en triangles de feu, doublés par l’eau noire… Demain, ce sera la grande fête officielle, la magnifique illumination. Ce soir, c’est un essai, une répétition pas même générale… Malgré les défenses formelles, des coups de fusil éclatent partout, dans la profondeur ténébreuse. Et la véritable fête est là-