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JOURS DE BATAILLE

à Adana, plus de mille… Ils se sont défendus bravement… et à la fin, on les a décimés. Les soldats envoyés contre les massacreurs se sont faits massacreurs eux-mêmes…

— Tout cela va changer… Les Jeunes-Turcs puniront sévèrement les meurtriers…

C’est l’avocat israélite de Salonique qui parle. L’Arménien hausse les épaules :

— Vous croyez ?… Ils sont nationalistes, les Jeunes-Turcs. Nous autres Arméniens, et vous Grecs, et vous Juifs, ils ne nous aiment guère… Ils nous refusent toute influence… Ils ne nous acceptent même pas dans l’armée… Mais quand ils ont besoin d’un homme habile, d’un homme d’affaires, c’est chez nous qu’ils viennent le chercher…

— Vous avez raison, sur ce point, — concède l’homme de Salonique ; — mais quant aux massacres, les Jeunes-Turcs ont intérêt à les réprimer, à les prévenir !… Autrement, ils perdraient les sympathies de l’Europe… et de la France en particulier, n’est-ce pas, madame ?

Je réponds :