Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
JOURS DE BATAILLE

de ces bandes qui sont venues de Macédoine avec Panitza et qui ont une renommée un peu effrayante… Les cultivateurs, les artisans, les jeunes hommes riches et bien éduqués d’Uskub et de Monastir, les pères avec les fils et les grands-pères avec les pères, sont partis, spontanément, pour défendre la Constitution et la liberté. Mais avec eux sont partis ces demi-brigands qui font la guerre de guérillas depuis leur enfance, Bulgares contre Grecs, et Grecs contre Bulgares, animés par des rivalités de race, de religion et de famille. Ils n’ont commis aucun méfait, ils se sont tenus aussi correctement que les soldats réguliers, mais ce ne sont pas des gens de caserne ; on risquerait beaucoup à exiger d’eux, trop longtemps, la discipline militaire, et, quand ils auront cueilli leur branche de laurier et entendu bien des louanges, bien des remerciements, bien des bravos, on leur conseillera le retour au pays et la liberté sur la montagne.

Ô romantiques ! vous les aviez rêvés, vous les aviez aimés, ces bandits superbes deve-