comme témoins et références, vont plus loin que lui. Ils conviennent que, dans un certain monde tout au moins, on semble n’attacher plus qu’une faible importance à la virginité des filles, ce qui est une manière de révolution.
Gardons-nous de généraliser. Je pense à la province française, plus lente à changer d’âme que de figure, et où des milliers de familles conservent la même idée essentielle, profonde et permanente, de « l’honnêteté », qu’avaient les parents et les grands-parents. Dans ces milieux méconnus des Parisiens, complètement ignorés des étrangers, il est très rare qu’une jeune fille ait un amant. Si l’accident arrive, la « coupable » n’a qu’un désir : rentrer dans le rang, dans l’ordre, au bras d’un mari légitime. Combien peu de vraies rebelles parmi ces tremblantes révoltées !
Dans leur cas, presque toujours, la vigilance des parents a fléchi, ou elle s’est faite intolérable par dureté et stupidité. Un homme sans scrupules a profité des facilités nouvelles que les mœurs permettent, pour éveiller les sens d’une fille ardente, pour émouvoir le cœur d’une fille tendre, pour séduire l’ima-