Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
la femme et son secret

donnerai à ce monsieur une leçon qu’il n’oubliera pas ; et si d’autres pères ou frères aînés luisaient comme moi, tous les honnêtes gens de France applaudiraient. Nos filles mêmes nous respecteraient davantage. Nicole a, devant moi, traité de « nouilles » et de « serins » les parents faiblards, idolâtres, crédules, et trompés — trompés comme des maris. Elle se dit peut-être que son père, à elle, est assommant, mais qu’il n’est pas une nouille. Et je sens bien qu’elle a pour moi, tout au fond d’elle et malgré elle, l’espèce de considération consternée et de respect grognon que les femmes ont toujours pour l’homme qui parle en homme… »

J’ai rapporté, aussi fidèlement que possible, cette confidence d’un homme qui a le sens de ses responsabilités paternelles.

La promiscuité des sexes, telle qu’on la pratique aujourd’hui, a peut-être des avantages. Elle a de très grands dangers, et le père de famille, dont j’ai rapporté les confidences, en était bien averti. Les romanciers qu’il cite,