Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
la femme et son secret

une défense passive. L’adolescente qui aimait la maison ne s’y plaît guère. Tout lui est occasion d’en sortir : les parties avec des camarades, les réunions où l’on est « entre jeunes », comme entre citoyens d’un pays particulier, dont on parle la langue, que ne comprennent pas les « étrangers ».

Et les « étrangers » ce sont les parents.

Leur fille ne les recherche plus. Elle les supporte. À peine, si elle a du cœur et si elle est très bien élevée, dissimule-t-elle son ennui. Si elle est égoïste, son égoïsme s’exaspère contre la « tyrannie » familiale et il n’est pas de frein léger qui ne lui soit pesant.


« Ma fille est une brave fille, m’a dit un père qui est, relativement, un jeune père. Elle a passé un vague bachot. Elle a une teinture de toutes les sciences, et a parcouru, en grande vitesse, un immense programme. Elle est très contente d’elle, et elle pense que le monde commence aujourd’hui. Croyant tout savoir, elle ne sait rien, — rien de ce qui forme vraiment un esprit, et le nourrit solidement. Tête trop pleine n’est pas tête bien faite. C’est la tendance encyclopédique de