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l’héroïsme féminin

billets qu’il trouvera sur l’oreiller lorsqu’il viendra près d’elle :

« Je suis heureuse d’apercevoir même votre ombre sur la page que vous lisez… »

« Pendant que tu écris près de moi, je te donne ma pensée, mon cœur, mon admiration et mon amour. Tu trouveras tout cela, tout à l’heure, quand tu liras ce gribouillis. Tu trouveras encore mieux, si tu te couches près de moi : des baisers, des caresses, de l’adoration. Tâche de venir bien vite, mon bien-aimé. »

Sur une colline qui domine la vallée de la Bièvre, il est un village où l’on voit encore une maison, pareille à toutes les vieilles petites maisons campagnardes du pays. Longue, basse, sous un toit de tuiles grises coupé de mansardes, elle s’orne d’un pied de vigne qui brode sa façade, entre les volets verts. Tout près s’ouvre la grille d’une avenue. Derrière, des vergers en talus descendant jusqu’à la rivière. La vallée, entre ses coteaux bleuissants, ondule avec une nonchalante douceur. La maison, c’est la maison de Juliette. La vallée, c’est la vallée d’Olympio.

Combien, parmi les promeneurs qui ont