le suivre dans son ascension spirituelle, sur un autre plan, sur le plan sentimental. Elle arrive à l’aimer, parce que la folie du chrétien, son intransigeance, son mépris de la mort, son exaltation, le grandissent surhumainement ; et aussi parce qu’elle doit le disputer à Dieu, parce qu’elle va le perdre, parce qu’il est abandonné de tous, parce qu’il n’a plus qu’elle au monde. L’instinct amoureux et maternel la possède tout entière. Quand elle parlait à Sévère de sa tendresse conjugale, cela nous semblait une ruse de la vertu, et une volonté d’auto-suggestion. Comment douter, quand elle dit :
Mon Polyeucte touche à son heure dernière.
Quel cri d’amour, ce possessif ! Et le reproche qui suit :
Vous en êtes la cause…
Pauline atténue. Elle ajoute :
… encor qu’innocemment.
Mais, l’aveuglante vérité, éclate dans les premiers mots : « Vous en êtes la cause… »
Quelques critiques ont été choqués par les