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la femme et son secret

de l’État. C’est un symbole et c’est un impôt. De toutes façons, ça n’est pas cher. Et ça n’est même plus déshonorant.

On pourrait bien multiplier les châtiments contre l’adultère : ils n’ont jamais servi et ne serviront jamais de rien. S’ils étaient efficaces en proportion de leur atrocité, toutes les femmes qu’on a décapitées, pendues, brûlées, noyées, avec leurs complices, se seraient tenues tranquilles. Elles ont risqué des supplices effroyables, pour se réunir, une nuit, ou une heure, à leur amant, parce que le désir est plus fort que la crainte. On a vu de ces pécheresses, cruellement punies, ne montrer aucun remords. Des regrets quelquefois, comme un braconnier, pris par des gardes, regrette sa maladresse. Mais il y a bien de la distance entre le regret et le remords !

Si l’homme est presque toujours infidèle par sensualité, la femme, moins soumise aux impulsions de la chair, devrait les vaincre plus facilement, et ne mériterait pas, dans sa faute, les mêmes circonstances atténuantes. Cela est vrai, quant à la sensualité, pour un très grand nombre de femmes, qui n’ont jamais rien senti, ou si peu ! L’amour phy-