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lui rendre service, et elle n’en fut point contente ; elle lui trouva peu d’esprit et dit à quelqu’un qui l’alla voir : « C’est un plaisant outil que mon cousin. Que peut-on faire d’un engin comme celui-là ? » Il y a lieu de croire que le roi est souvent embarrassé de ces termes et de ces détails de famille. »

Ce parler grivois, ce ton de caillette, excite la verve d’une Lauraguais, et fait dire à Louis XV, un peu gêné devant ses confidents : « C’est une éducation à faire dont je m’amuserai. » Une cabale se forme contre la robine, une cabale qui gagne les cercles de Paris, et prolonge l’écho de ses risées jusque dans le peuple. Un coiffeur gascon, mis à la mode par Mme de Châteauroux et par les dames de la Dauphine, refuse longtemps d’accommoder les cheveux d’une Madame Le Normant d’Étiolles ; et lorsqu’il doit céder et se rendre à la toilette de la marquise qui l’interroge sur les causes de sa vogue extraordinaire, il répond héroïquement, devant tous :

« Madame, je coiffais l’autre ! »

Et voici que tout Paris s’amuse à répéter ces chansons anonymes, ces Poissonnades attribuées, non sans apparence de vérité, à Maurepas :