Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sailles — « et que c’est le choix que le Roi a fait ». M. de Luynes, qui eût accueilli avec inquiétude l’avènement d’une favorite, ajoute tranquillement :

« Si le fait était vrai, ce ne serait qu’une galanterie et non pas une maîtresse. »

Mais, dans la première semaine d’avril, à une représentation de la Comédie-Italienne, Mme d’Étiolles, « fort bien mise et fort jolie », est dans une petite loge grillée, tout près de celle du Roi. Le 26 avril, le nonce du pape, Mgr Durini, écrit au cardinal Valenti qu’il y a une grande agitation à la cour, « parce que le Roi, plein d’un amour fou pour Mme d’Étiolles, fait mauvaise mine à tous ceux qu’il soupçonne de condamner sa passion ». Le surlendemain, 28, le Journal du duc de Luynes mentionne le scandale qui vient d’éclater et qui contraint le Roi et sa maîtresse à une sorte d’aveu de leurs relations, en attendant la déclaration officielle. M. Le Normant d’Étiolles s’est fâché et la « galanterie » menace de tourner au drame… du moins, c’est Mme d’Étiolles qui le dit. Dans ces premiers temps confus et troublés de sa liaison, elle tâte le sol où elle avance, avec une prudence de chatte. Elle sait que le Roi, très amou-