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en aviver l’éclat, ont le plus charmant sourire ; le front est fait pour la coiffure à racines droites qui relève en ondes légères, modelées sur la forme exquise de la tête, les cheveux châtain clair, argentés de poudre et qui se souviennent d’avoir été blonds. Les sourcils dessinent deux beaux arcs très purs, et dans les yeux aux nuances changeantes — ni bleus, ni verts, ni bruns — pleins de reflets d’or fugitifs, l’esprit allume ses paillettes. La taille est souple, les bras et les mains ravissants, la gorge assez ronde pour « remplir la main d’un honnête homme », et toute cette charmante personne, avec ses grandes robes de soie brochée et bouffante, avec ses corsages noués de rubans et tout écumeux de dentelles, avec ses mules fines, ses bouquets de petites fleurs à l’épaule ou sur le sein, semble, dit un contemporain, « faire la nuance entre le dernier degré de l’élégance et le premier de la noblesse ».

En août 1744, elle est au château d’Étiolles, où vient de naître sa petite fille Alexandrine. L’influence de Mme Poisson a pu pervertir la douce et bonne nature de Reinette, sans lui ôter tout à fait ses qualités profondes. La jeune femme, qui restera toute sa vie la plus tendre des filles et des sœurs, est aussi une très tendre mère, et la naissance