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d’Argenson, qui avait de bonnes raisons pour être méchant.

Le beau livre de M. de Nolhac, Madame de Pompadour et Louis XV, nous a donné enfin une image vraie de la marquise, et sans doute contribuera-t-il à rectifier les traits mensongers ou déformés de sa figure conventionnelle.

Voltaire, qui avait louangé honteusement, puis honteusement insulté Mme de Pompadour, lui rendit hommage lorsqu’elle fut morte, et Diderot écrivit :

« Que restera-t-il d’elle ? Le traité de Versailles qui durera ce qu’il pourra, l’Amour de Bouchardon qu’on admirera à jamais, quelques pierres gravées qui étonneront les antiquaires, un bon petit tableau de Vanloo qu’on regardera quelquefois, et une pincée de cendres… »


Il est resté bien autre chose : des chefs-d’œuvre qui ont enrichi nos musées et qui eussent été plus nombreux si la stupidité révolutionnaire avait respecté Bellevue, Crécy, l’Ermitage, disparus comme tant de merveilles de la vieille France. Il est resté l’École militaire, Sèvres, tout un style décoratif — et une charmante image de la Parisienne du Tiers-État qui, pour la première fois, entre dans l’Histoire