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Mais les Parisiens, qui ne désarmaient pas devant la mort, fabriquaient déjà des épitaphes satiriques :

Ci-gît qui fut vingt ans pucelle,
Sept ans catin et huit ans maq

Et ceci qui reproduisait l’allusion abominable du fameux quatrain de Maurepas :

D. D. Joann. Poisson épitaphium
Hic Piscis regina jacet, quæ lilia succit
Per aimis ; an mirum si floribus occubat albis.

À Versailles, le surlendemain des funérailles, il n’était plus question de la marquise. La « mécanique » de la cour n’avait pas même interrompu son jeu régulier. L’indifférence apparente du Roi éveillait déjà les ambitions des belles dames qui aspiraient à recueillir la « charge » de maîtresse officielle désormais sans titulaire.

Louis XV avait-il oublié si vite ? Quelques jours avant la mort de la marquise, le 9 avril, il écrivait à son gendre l’Infant don Philippe : « …Mes inquiétudes ne diminuent point et je vous avoue que j’ay très peu d’espérance d’un parfait rétablissement et beaucoup de crainte d’une fin trop proche peut-être. Une connaissance de près de