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avait du bon sens et de l’expérience, la rassura en affirmant que le Roi se souciait fort peu d’enfants ; qu’il ne faisait rien pour le comte du Luc ; qu’il n’en parlait même jamais et qu’encore une fois, « on n’était pas sous Louis le Quatorzième… Je ne vous dirai pas qu’il vous aime mieux qu’elle, ajouta la maréchale ; et si, par un coup de baguette, elle pouvait être transportée ici, qu’elle lui donnât ce soir à souper et fût au courant de ses goûts, il y aurait peut-être pour vous de quoi trembler ; mais les princes sont gens d’habitude ; l’amitié du Roi pour vous est la même que pour votre appartement, vos entours ; vous êtes faite à ses manières, à ses histoires ; il ne se gêne pas ; il ne craint pas de vous ennuyer ; comment voulez-vous qu’il ait le courage de déraciner tout cela en un jour, de former un autre établissement, et de se donner en spectacle au public par un changement aussi grand ? »

Le dénouement de l’aventure fut terrible pour Mlle de Romans. Elle avait la beauté, la jeunesse, une maternité brillante, l’amour du Roi, tout ce qui manquait à Mme de Pompadour ; mais il lui manquait ce que possédait sa rivale : l’art de plier et de patienter. Elle fatigua Louis XV par ses prétentions. Aussi vite détaché que conquis, il ne vit