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il continua d’exiger le départ de la marquise. Il déclara même que l’on s’était trop moqué du confesseur de Louis XIV quand le comte de Toulouse était venu au monde, qu’il ne voulait pas encourir le même ridicule. Si bien qu’après avoir tenté de le convaincre « qu’il devait écouter la religion et non l’intrigue », Mme de Pompadour cessa de le voir…

Le Pape prit ce beau récit pour ce qu’il était et approuva la conduite des confesseurs, au grand étonnement et à la grande colère de Mme de Pompadour — qui chercha un prêtre plus accommodant que les deux jésuites. Elle le trouva bientôt : il lui fut procuré… par le lieutenant de police !

Enfin, la voilà dame du palais ! Le bruit se répand qu’elle va « quitter le rouge », c’est-à-dire abdiquer définitivement toutes prétentions à la jeunesse et à la beauté, il lui suffit pour le moment d’avoir abdiqué l’amour. Elle paraît chez la Reine, vêtue d’une très belle robe et couverte de bijoux, et elle fait son service, comme si elle n’avait jamais fait autre chose.

Le bon duc de Luynes persiste à croire que la grâce divine touche ou va toucher l’ancienne maîtresse du Roi. « Elle a une mauvaise santé et plusieurs incommodités, dit-il naïvement. Ce sont des