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cation sans moralité, mais non pas tout à fait pervertie.

Obligée de renoncer à un projet chèrement caressé, elle pensa au fils de Richelieu, le petit Fronsac, pour Alexandrine, et là encore, elle fut poliment refusée. Le duc de Chaulnes se montra plus accommodant. Il accepta de fiancer son fils, le duc de Picquigny, à Mlle d’Étiolles, quand elle aurait accompli ses treize ans, contre la promesse d’être nommé gouverneur du duc de Bourgogne et la duchesse gouvernante des Enfants de France.

Mais ce bonheur, qui devait payer Mme de Pompadour de tous ses chagrins, elle n’en eut que l’espérance. En juin 1754, Alexandrine tomba malade : fièvre violente, vomissements, convulsions. Le lendemain, elle était morte.

Le désespoir de la mère fut terrible et dérangea pour longtemps sa santé. Quelques jours plus tard, en ce même mois de juin 1754, Mme de Pompadour perdait son père, François Poisson, tué par la mort d’Alexandrine. Abel de Vandière de Marigny s’éloignait d’elle. Dans ce grand déchirement de tout son cœur, si sensible aux affections familiales, la marquise éprouvait sa solitude… Le Roi lui avait bien témoigné de la compassion, mais il