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et qui saisit habilement cette occasion de se raccommoder avec elle. Il lui remit les preuves de la trahison, ajoutant que sa cousine était trop légère pour obtenir un crédit dont elle userait mal et que lui-même, l’ayant jugée, n’avait en vue que le bonheur de son cousin et l’intérêt de l’État. Quelques jours plus tard, Mme de Choiseul-Romanet était renvoyée de la Cour, ainsi que Mme d’Estrades, et M. de Choiseul-Stainville invité au souper du Roi.

Ainsi donc, sur ce terrain mouvant de la Cour, la marquise rencontre partout le mensonge et l’ingratitude. Ses seuls amis vrais, c’est la maréchale de Mirepoix et Mme d’Amblemont, deux étourdies, qu’elle appelle gentiment ses « petits chats » ; c’est la bonne du Hausset et l’honnête docteur Quesnay… Tous les autres n’ont en vue que leur intérêt propre, et ceux qui la flattent le plus marcheraient sur elle pour saluer plus vite sa remplaçante. Quelles affections, chaudes et tendres, pourraient la consoler de ses tristesses ? Elle a perdu ses parents qu’elle chérissait. Son frère, dont elle a fait la fortune, qui a du mérite et de l’esprit, souffre d’être secrètement mésestimé et refuse les mariages que sa sœur lui offre. Reste la petite fille bien-aimée, la jolie