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de la Cour ». Mme d’Estrades et son amant d’Argenson soutiennent la « candidature » de la comtesse. Celle-ci se garde bien de demander de l’argent ! Elle joue exactement le jeu qui a si bien réussi à Mme d’Étiolles, en déclarant « qu’elle est incapable de manquer à son mari ; qu’elle déteste tous les jeunes gens qu’elle voit à la cour et que pour le Roi seul, elle ne résisterait pas ». Le Roi, ému par ce beau désintéressement, accorde à la dame tout ce qu’elle exige — sans avoir l’air d’exiger. Les Choiseul seront reconnus comme parents du Roi, à cause d’une alliance très ancienne avec une princesse du sang, et l’on promet au mari de la belle une place de maréchal de camp. Cette affaire se traite en des rendez-vous nocturnes où le Roi risque de se casser la jambe dans un escalier noir et tortueux. Enfin, les conseillers de Mme de Choiseul décident que le temps de capituler est venu. Dubois, le secrétaire du comte d’Argenson, fit confidence à Marmontel de la scène capitale dont il fut un des témoins, ainsi que le médecin Quesnay, qui était à la fois l’ami de Mme d’Estrades et l’ami de Mme de Pompadour : « L’intrigue avait fait du progrès. Elle était au dénouement. Le rendez-vous était donné ; la jeune dame y était allée ; elle y