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IX


— Ma tante ?

— Eh bien ?

— Bonnes nouvelles !

La chambre était froide et blanche, une de ces chambres qu’on voit seulement en province chez les vieilles filles pieuses et dans les presbytères campagnards. Le papier gris pâle, à fleurs, se décolore sur les murailles ; les fenêtres ont des rideaux de mousseline empesée ; un édredon colossal bombe la courtepointe du lit. Doucement, la pendule d’albâtre agite entre ses colonnettes la petite abeille d’or du balancier. On sent que ni le soleil ni l’amour n’ont jamais pénétré dans ces chambres.

Josanne, en passant le seuil, parut changer l’atmosphère autour d’elle. Débarrassée de son chapeau, de son manteau, elle semblait plus grande, plus mince, et son deuil la rajeunissait.