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Josanne, parce qu’elle était intelligente, courageuse, exacte et fière : — une employée modèle, et une « brave femme ». — Il se plaisait à raconter que cette « jolie petite » était sage, fidèle à son moribond de mari : « Hein ! disait-il, c’est épatant qu’il y ait encore des femmes comme ça !… » Et il se demandait toujours « si ça durerait… »

Souriant, la main dans la poche de son gilet, il considérait cette femme-phénomène, et il pensait : « Tiens ! elle a encore maigri… C’est dommage qu’elle s’esquinte pour ce chimiste qui ne veut pas mourir… »

Sa femme lui expliqua l’aventure du photographe et de mademoiselle Brémond. Calme, il répondit :

— Je verrai Brémond. Quant au photographe… Qui m’a fichu un pareil idiot !… Depuis le temps qu’il fait son métier, il devrait savoir manier les femmes.

— Tout de même, il y a un trou dans le numéro de dimanche… Et nous n’avons plus le temps de préparer les photographies de Madame Vernol chez elle

— Faites passer une nouvelle…

— Il faudrait des coupures…

Foucart tirait sa moustache cuivrée.

— Dites donc… vous… ma petite Valentin… vous avez de la bibliographie toute prête…

— Mais non, monsieur !… Les notices bibliographiques sont pour le 5 avril…

— Elles passeront le 25 mars, voilà tout.

— Mais… je n’ai pas fini…

— Bah ! vous ajouterez n’importe quoi. Vous démarquerez les « Prières d’insérer » des libraires…

Il avisa un livre sur la table de sa femme :