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— Vous êtes sûre…

— Oui, sûre, depuis une heure…

— Mon Dieu !…

Il ne songeait pas à justifier sa présence. Il demanda :

— Mais cette maladie, dont on a parlé à madame Grancher, ce n’était donc pas une simple grippe !… Expliquez-moi… Mais où est-il ?… Je veux le voir…

Josanne n’avait pu retenir la bonne nouvelle, la promesse de salut qu’elle eût criée au monde entier. Mais, tout à coup, elle prit conscience de la situation… Elle regarda Maurice… Lui, chez elle, lui !

Debout entre le jeune homme et la porte du salon, barrant le passage, elle répondit d’une voix qui ne tremblait pas.

— Voir Claude ?… Mais ce n’est pas possible !… Vous savez qu’il est hors de danger… ça suffit… Allez-vous-en, maintenant… Il le faut…

— Josanne !…

— N’insistez pas… Vous ne devez pas insister… Nous n’avons rien à nous dire… Votre place n’est pas ici…

Maurice eut un frémissement…

— Je comprends… Mais je ne suis pas venu pour vous, Josanne… Je respecte votre liberté… Je ne veux pas savoir si ce qu’on dit de vous, de… votre façon de vivre, est véritable ou non… Et pourtant !… il y a eu des médisances… des calomnies… oui, des calomnies… je n’ai pas pu n’en pas souffrir… Et… pour venir ici… il m’a fallu un certain courage… Mais je voulais voir l’enfant, notre enfant… Vous ne pouvez pas refuser…