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lier vite, vite, et il entendit Claude qui pleurait. Doucement, il ouvrit la porte. Une voix que Noël reconnut — la voix du médecin — disait :

— Mettez-lui de la glace sur la tête, surveillez la température, et puis ne vous effrayez pas !… Je reviendrai demain matin, je vous le promets…

La voix de Josanne répondit :

— Mais ce n’est pas grave, docteur ? Vous m’affirmez que ce n’est pas grave ?… J’ai eu si peur !…

Noël entra dans la chambre rose qu’une lampe sans abat-jour éclairait brutalement. Il vit, debout près du lit de Claude, le médecin, brave homme à cheveux blancs, d’allure circonspecte et timorée… Josanne, penchée sur le lit, entre les rideaux, maintenait un ballon de baudruche rempli de glace contre la tête de Claude… L’enfant s’agitait et gémissait… Tout à coup, il se tordit, porta les mains au côté gauche de son crâne, et poussa un long cri monotone, étrange, effrayant.

— Ça recommence ! cria Josanne !… Oh ! docteur !… Entendez-le… Il souffre… La tête lui fait mal…

— Donnez-lui la potion calmante, madame. Il faut…

— Mais qu’y a-t-il ? demanda Noël. Docteur… Josanne… Qu’y a-t-il ?…

— Ah ! monsieur, je suis bien content que vous arriviez ! dit le médecin. Ne vous inquiétez pas trop ! reprit-il vivement. J’espère qu’il n’y a rien de sérieux… Une complication de la grippe… Sale maladie !… On ne prévoit jamais les suites… L’enfant a eu une crise violente, et madame Valentin a pris peur… Elle m’a envoyé chercher par le concierge… Heureusement