Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Josanne avivaient son désir. Il devenait presque tendre.

— Écoute, mon mignon, je ne suis pas si féroce que tu crois !… Je sens si bien que tu m’aimes !… Et quand tu es là, mes scrupules et ma mauvaise humeur, tout s’envole. Oh ! je tiens à toi, beaucoup beaucoup…

Elle lui rendait ses baisers, enivrée, triste et honteuse.

— Tu sais, disait-il tout bas, lèvres sur lèvres, je chercherai pour nous une autre petite chambre.

— Ce ne sera plus notre chambre. Pourquoi n’as-tu pas renouvelé la location ? Quel regret pour moi !

— Je voyageais. J’ai oublié la date.

— Cela m’a fait tant de peine ! J’ai cru…

Elle n’osa pas dire : « J’ai cru que tu voulais espacer nos rencontres, me préparer à la rupture. »

— L’hôtel ?… oh ! cela me fait honte !… je n’aime pas ça.

— Mais pour une fois encore, avant que je trouve un nouveau logis… après-demain, voudras-tu ?…

Elle ne répondit pas, mais elle mit des baisers sur les yeux, sur les joues, sur les lèvres de Maurice.

— Tu viendras ?

— Oui.

Sa joie n’était pas franche ; elle gardait une sorte d’appréhension.

— Maurice…

— Chérie ?…

— Rien.

Elle avait une question sur les lèvres : « Que veux-tu de moi ? l’amour ou le plaisir ? Ce n’est pas