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qu’un minimum de résistance suffit à leur assurer les honneurs de la guerre… »

Foucart était furieux. Bien qu’il n’eût jamais convoité Josanne, et qu’il eût déploré, souvent, que tant de grâce et de gentillesse demeurassent sans emploi, il éprouvait une sorte de déception, et un peu de rancune… On lui avait changé sa petite Valentin, on avait cueilli, sous son nez, une fleur qu’il ne voulait point cueillir, mais dont il aimait la nuance et le parfum, — et cette fleur, c’était la vertu de Josanne !… Foucart prenait en grippe l’amant fortuné, ce Delysle qu’il avait — disait-il — « introduit lui-même dans la place… » Et il exprimait à Flory son étonnement à demi sincère…

— Delysle !… Un garçon hautain, orgueilleux, qui ne peut pas être bien gentil avec les femmes ?… Il n’a rien de si séduisant…

— Hé ! hé ! disait Flory.

— Il n’est pas mal, soit !… Mais cette petite Valentin faisait la difficile !… Entre nous, elle méritait mieux…

— Voyons, monsieur Foucart, si Josanne avait pris Bersier…

— Je les aurais fichus à la porte !… Bersier !… Bersier !… Quelle idée !… Bersier avec… Non !… Ce que j’en dis, ma petite Flory, c’est pour vous montrer la sympathie réelle que je porte à mes collaboratrices… surtout à cette petite Valentin !… Je serai désolé qu’elle fût malheureuse !… Et puis, je ne voudrais pas qu’elle négligeât le Monde féminin… Elle se relâche, depuis quelque temps… elle manque de zèle…

— Je vous avais bien averti : « Ne souhaitez pas