Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Paris, très loin de tout et de tous, — seuls… Autour d’eux, ce n’était plus la banlieue ; c’était la bonne province, la vieille France…

Quand la voix se tut, Noël était tout proche de Josanne…

— Quel dommage ! dit-il…

— L’enfant nous a vus, peut-être… Elle s’est sauvée…

— Attendons !… Chut !

Ils attendirent en vain.

— Continuons notre route…

— C’est que…

— Vous êtes lasse ?…

— La chaleur, je pense…

Il vit qu’elle était pâle, d’une pâleur de perle, les paupières meurtries, la bouche pareille à une rose décolorée. Elle essayait de rire :

— Je me croyais plus forte… mais je ne monterai pas jusqu’au château…

— C’est ma faute ! Je n’aurais pas dû vous entraîner… Prenez mon bras… Appuyez-vous…

— Mais non… Je n’ai rien. La chaleur m’a étourdie…

Ils coupèrent par un autre sentier, moussu, ombragé de tilleuls en charmilles, et ils retrouvèrent enfin leur voiture.

Josanne murmura :

— Il était temps… Je n’en pouvais plus… Je défaillais.

— Étendez-vous, appuyez-vous… Ôtez votre chapeau qui vous gêne… On va rabattre la capote… Et vous, cocher, allez rondement ! Nous déjeunons à Dampierre.