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XXIV


Quelle journée, le lendemain !

Les adieux, les pleurs de mademoiselle Miracle, la turbulence fatigante du petit Claude, les têtes renfrognées et les niaises conversations des voyageurs, tout contrarie et disperse, à chaque instant, la pensée de Josanne. Elle voudrait faire le silence et l’ombre autour d’elle, et que personne ne la vît et que personne ne lui parlât, et qu’elle pût aller vers Noël comme voilée d’un triple voile, aveugle et sourde à tout ce qui n’est pas lui. Abîmée dans une attente contemplative, elle ne prévoit rien de l’avenir, — rien que la première rencontre des regards, et la surprise de Noël et leur trouble à tous deux…

« Ah ! ses yeux clairvoyants ! comme ils liront, en moi, tout de suite… »

Rambouillet. Le train s’arrête. Claude s’aplatit le