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XXIII


La chambre où se tenait Josanne était une vraie chambre de province, meublée d’un lit à colonnettes et d’une armoire en noyer luisant, où se becquetaient des colombes. Quand on ouvrait l’armoire, une bonne odeur de cire et de pomme mûre s’exhalait du bois vénérable. Des rideaux de mousseline empesée, retenus par des embrasses en coton, doublaient d’autres rideaux dont la perse fanée avait passé du rouge au rose. Il y avait, près de la fenêtre, un vieux fauteuil couvert d’une tapisserie à bandes, comme on en voit dans les intérieurs de Chardin. Josanne aimait à s’asseoir dans ce fauteuil, et à regarder les branches pendantes du rosier alourdi de roses, et le jardinet, et la cathédrale…

Depuis qu’elle était revenue à Chartres, pour ces vacances printanières, elle n’avait presque pas quitté la maison. Vainement, mademoiselle Miracle l’exhor-