Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.

devinrent si clairs et si durs que toute l’expression de son visage en fut changée.

— Eh bien, dit-il, si vous avez un peu d’estime et d’amitié pour moi…

— J’en ai…

— Souffrez que je dise toute ma pensée… J’ai un extrême plaisir à venir ici, et si je devais y renoncer… ou espacer mes visites… cela me ferait le plus grand chagrin… Mais je ne veux pas qu’un Foucart ou une Flory tiennent sur vous, mon amie très respectée, des propos stupides ou désobligeants…

Josanne se taisait.

— Quoi ? dit Noël consterné, vous n’osez pas me le dire ?… il ne faut plus que je vienne… à cause de Foucart et de Flory ?… Eh bien, soit, je ne viendrai plus…

— Quelle exagération !…

— Vous riez !… Je n’ai pas le cœur à rire… Si pourtant je pouvais… ailleurs ?… Mais vous n’êtes jamais chez vous, vous ne recevez personne, c’est entendu… Alors… comment nous voir ?… Madame… mon amie… dites-moi… cherchez, trouvez quelque chose…

La rougeur revint au front pensif de Josanne, et se faisant violence, un peu confuse, elle dit :

— Peut-être… oui… Connaissez-vous le restaurant de Mariette ?