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et traduisez-moi ce passage du Weekly. Nous avons trop bavardé ! Je suis en retard…

— Mais je sais l’anglais assez bien… et ce n’est pas difficile…

— Chut !… Travaillez !…

Il murmura :

— Vous êtes méchante. Vous vous moquez de moi.

Et il obéit.

Dans le vestibule, c’était l’ordinaire rumeur des pas et des voix, les appels, les réponses, l’irritante sonnerie du téléphone. Le bureau de Josanne semblait plus tiède et plus clos que les autres jours, et plus douce s’irradiait la blanche lumière de la fleur opaline. Et Noël dit :

— On est bien.

Josanne répondit :

— On est bien.

Ils se sourirent, rapprochés par cette besogne banale de traduction, et leur amitié, tout à coup, leur devint plus sensible, plus chère…

La porte s’ouvrit, mademoiselle Bon parut, bredouilla une phrase où il était question de la Fraternité féminine et du procès-verbal de la dernière séance… Josanne dit :

— Oui… oui… comptez sur moi.

Mademoiselle Bon s’en alla, avec une petite mine singulière… Et, pendant que Josanne expliquait à Noël quelle était, pour le trimestre, secrétaire de la Fraternité féminine, la porte se rouvrit encore…

Un froufrou de soie, une vision blanche, blonde scintillante : Flory.