— Deux ou trois, les amies particulières de la patronne… Mais il y a aussi de très honnêtes femmes… Madame Morin, qui fait du reportage, comme moi, — du reportage sévère : elle va voir les généraux, les hommes politiques et les diplomates… Madame Bure, la dessinatrice… mademoiselle Bon, la rédactrice en chef de l’Assistance féminine, notre supplément !…
— Je l’ai lu. Un peu… naïf, le supplément !…
— J’aime beaucoup mademoiselle Bon… Je fréquente peu ou pas mes autres camarades…
— Et le petit Bersier, il est toujours là ?
— Oui.
— Gentil. Un peu…
— Le contraire de naïf ? Un peu roublard et très arriviste… mais gentil !… Oh ! monsieur, je vous en prie, ne regardez pas ma table comme ça… Il y a trop de désordre ! Je ne fais que passer, ici, je n’y vis pas…
— Vous travaillez chez vous ?
— Ici et chez moi…
— Vous ne faites pas un petit roman, en cachette ?
— Mais non !
— Ni une pièce de théâtre ?
— Non plus !
— C’est étonnant.
— Pourquoi ?
— Parce que toutes les femmes en font. C’est la mode…
Josanne sentit l’imperceptible raillerie… Le féministe parlait des œuvres féminines avec une aimable irrévérence !