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— Maurice !

— Pas demain… dans longtemps… si une circonstance grave… Suppose que l’enfant soit malade… en danger… Alors, promets-moi de m’avertir… Cela n’arrivera jamais, sans doute, mais il faut promettre. Il ne faut pas dire « Jamais ! »

Éperdue, elle répondit :

— Eh bien ! oui… dans ce cas… peut-être… dans ce cas seulement… Mais ça n’arrivera pas ! j’en suis sûre !

— Tu m’écrirais, tu me laisserais venir !… Et même, dans toute autre circonstance où tu aurais besoin d’une aide, d’une amitié sûre. Il faut croire à mon dévouement. Je voudrais réparer, racheter…

Elle cria presque.

— Oui, oui, mais laissez-moi ! Vous ne voyez donc pas que vous me faites du mal ?… Oh ! je veux m’en aller, me reposer, être seule. Si vous m’avez aimée, je vous en supplie, laissez-moi !

Il fut effrayé de ce qu’il avait fait :

— Je vous obéis, ma chère Josanne. Excusez-moi. J’ai été si violemment ému ! Je n’aurais pas dû, peut-être…

Elle dit tout bas :

— Adieu !

Il répondit doucement :

— Au revoir !… J’ai votre promesse…

Et chacun suivit son chemin.