Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XIV


Josanne n’eut pas le courage d’aller chez Mariette. Elle rentra dans son petit logement, ôta son chapeau, son manteau, sans même allumer la lampe, et, couchée sur le divan, elle sanglota.

Elle souffrait et jouissait d’être seule, tendait les bras vers un secours inconnu et aussitôt le repoussait. Ses larmes mouillaient ses joues, son bras replié, les cheveux de sa tempe. Tout son corps était rompu. Quand ses sanglots faisaient trêve, elle soupirait et gémissait comme un enfant.

Au-dessus, au-dessous, les voisins dînaient : on entendait des rires, des bruits d’assiettes. Le peintre du second faisait un vacarme effroyable : il raclait une mandoline et imitait le toréador.

Un coup de sonnette réveilla Josanne. Elle alla ouvrir, à tâtons. La concierge lui apportait un paquet :

— C’est arrivé à midi, madame…