Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XII


La Villa Bleue était une bâtisse neuve, aux murs trop minces, et qui semblait posée comme un joujou dans un terrain vague du bas Auteuil. Le jardin était neuf comme la maison : on y remarquait d’innombrables fusains aux feuilles vernies, quatre marronniers de deux mètres cinquante, et une centaine de piquets qui seraient des arbres vers 1925.

Vainement, l’architecte avait prodigué les plaques de faïence et les briques vernies : la Villa Bleue ne s’égayait pas. Elle faisait froid aux yeux, toute nue dans ce jardin d’échalas et de cailloux, sous le ciel gris et le vent humide.

Josanne et mademoiselle Bon se présentèrent au nom du Monde féminin. La Villa Bleue était une fondation particulière, subventionnée par des femmes de la riche bourgeoisie, et l’on pouvait en parler discrètement, décemment… Déjà le photographe du magazine avait