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Il lui parla des dangers de l’internat, de la douteuse moralité des camarades, de l’indifférence parfois hostile des maîtres, surveillants non éducateurs. Jo, peu préparé, supporterait mal ce nouveau mode de vie. Pourquoi Paul et Jacqueline, le père et la mère, ne commenceraient-ils pas eux-mêmes son instruction ?

— Paul ?… Il n’y faut pas compter. Il collabore à trois journaux quotidiens ; il prépare un roman. Quant à moi, je suis une ignorante. Et je n’ai aucune autorité sur Jo.

— Vous la prendrez, l’autorité. Quant à votre ignorance, elle n’est pas incurable… Vous vous intéressez bien à mes bouquins.

— Puisque vous me le conseillez, Étienne, je veux bien essayer. Mais jamais, jamais je ne me tirerai d’affaire toute seule.

Elle soupirait, découragée de se trouver impuissante.

— J’ai toujours joué avec ce petit. Il m’aime, mais il sait que les rôles sont renversés, que je cède et que j’obéis… Et puis, Étienne, je vous le répète, je ne sais rien… malgré mes fameux diplômes. J’ai tout oublié.

— Vous rapprendrez tout.

— Et le temps ?