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— Enfin, vous voilà ! dit-elle. Je désespérais de vous voir.

— Suis-je donc le dernier venu ?

— Non, Jacqueline est en retard, suivant son habitude… Vous connaissez tout le monde, ici, je crois. Cependant…

Et se penchant, avec une lueur tendre dans les sombres diamants de ses prunelles :

— Je vais vous présenter quelqu’un dont vous serez certainement l’ami…

— Volontiers dit Chartrain.

Elle appela :

— Monsieur Lussac !

Un jeune homme s’approcha. Robuste, il plaisait par un bel air de loyauté tranquille, la douceur d’un visage aux yeux bruns, à la barbe bronzée et fauve… Étienne pensa :

« Ne serait-ce pas ce bel inconnu dont Jacqueline m’a parlé ? »

Il répondit à l’éloge amical dont Suzanne enveloppa la banalité des présentations, par une poignée de main qui révélait la sympathie spontanée, puis le groupe se rompit, Suzanne emmenant Lussac vers madame Lachaume. Étienne regarda autour de lui. Ses yeux effleurèrent les visages familiers des amis, les têtes des femmes, plus