— Quel est ce jeune homme ?
— C’est le fils de l’ancienne propriétaire, la dame mystérieuse dont ma tante vous a parlé.
— Vous le voyez souvent ?
— Non. Il est assez timide, et je crois que les femmes lui font peur. C’est par hasard qu’il est entré, aujourd’hui.
— Pauvre diable !
— Vous le plaignez ?
— S’il est venu, il reviendra… Je vous connais, Fanny, terrible enjôleuse !
— Hein ? Vous êtes fou, Barral !
— Vous vous ennuyez déjà, Fanny. Ça vous amuse d’ensorceler ce hobereau de village ?
— « Hobereau de village » ! Soyez poli, mon cher. Vous ne savez pas de qui vous parlez.
— Qu’est-ce qu’il fait, ce M. de Chanteprie ?
— Il lit saint Augustin.
— Pas possible !…
— Je vous assure…
— Oh ! madame, vous choisissez bien mal vos galants.
— Et vous, Georges, vous choisissez bien mal vos plaisanteries. Je connais à peine ce jeune homme… Allons, venez.
Barral appuya sa bicyclette au tronc d’un tilleul et suivit la jeune femme. Quand ils eurent achevé le « tour du propriétaire », Fanny pria son hôte de l’attendre sous le châtaignier, où elle avait placé une petite table et des chaises rustiques.
— La femme de service, qui vient deux heures par jour, a préparé le déjeuner sous ma direction, mais il