— La sincérité de ma pénitence !… La fermeté de ma foi !… Hélas !…
— Que voulez-vous dire ?… Vous avez conçu des regrets coupables, des doutes ?…
— Oui… des doutes…
— Depuis quand ?
— Depuis peu de jours… depuis que mon mal s’est aggravé… Oh ! comment exprimer ces pensées involontaires, cette défection soudaine de ma volonté ?… cette agonie de l’âme, qui précède l’agonie du corps ?… Mon Dieu !… vous le savez ! J’étais sans orgueil, sans regrets, presque sans mémoire… La plaie d’amour ne saignait plus… Je me croyais résigné, je me croyais indifférent. Je consentais à la mort… Oui, je m’en allais si doucement, avec confiance…
— Et maintenant ?…
— Dieu ! s’écria Augustin, ô Dieu ! est-ce possible ?… Est-il vrai que pour avoir, un instant, traversé le monde, j’aie remporté du monde, à mon insu, la semence du doute qui germe à présent, qui croît d’heure en heure ?… Hélas ! je me réfugie aux pieds de Jésus crucifié ; je récite le symbole des apôtres ; je rallume ma foi à la sainte lumière des Écritures… Hélas ? hélas !… Dans la nuit de la mort qui monte, le flambeau vacille… il tremble… il s’éteint…
— Ne vous arrêtez pas à ces pensées, mon enfant. Le démon vous sollicite… Laissez-le faire… Ne discutez pas avec lui, ne discutez pas avec vous-même… Vous prenez pour des réalités les vains mirages de la fièvre… Je vous en conjure, calmez-vous ; ayez confiance ; priez.
— N’est-ce pas, dit Augustin d’une voix sup-