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XIV


Un jour, la porte du pavillon, cachée sous les viornes rougissantes, s’ouvrit pour la bien-aimée, furtivement. Et l’ombre du chevalier Adhémar dut tressaillir quand les échos de la petite maison répétèrent des pas et des rires de femme.

Fanny connut le « Bosquet », le jardin à la française, le logis du maître des requêtes, les corridors dallés de blanc et de noir, les escaliers à grosse rampe de bois brun, les portraits du grand salon. Elle contempla la ville aux toits enchevêtrés, l’horizon de plaine et de collines ; elle s’appuya aux balustres de la terrasse ; elle erra entre les murailles symétriques des tilleuls. Et toutes ces choses prirent une voix, racontèrent l’âme et l’histoire des Chanteprie…

Mais d’autres voix parlaient dans la maison du Pavot. Elles disaient le triomphe de la femme et de la nature, le doux péché de l’oncle Adhémar. C’était