Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Toujours ensemble, toujours… L’hiver, dans notre maison de Naples, et l’été, dans notre villa de Ravello qui est un héritage de famille, car nous ne sommes pas Napolitains d’origine ; nous sommes Amalfitains, des barons Atranelli…

Il ajouta, modestement :

— Noblesse déchue…

Wallers souriait :

— Le professeur Ercole di Toma ne m’avait pas révélé la haute origine de votre famille. C’était un homme simple.

— Et un brave homme ! fit Angelo avec chaleur… Disons la vérité : il était honteux de notre décadence et n’en parlait jamais qu’entre nous. Je le consolais : « Papa, l’art aussi est une noblesse !… »

— Vous avez raison.

— Mon père !… Ah ! que de bien il voulait à monsieur Wallers !… Il parlait de lui à tout le monde : « Le professeur Wallers ! quelle science ! quel cœur ! quelle génialité !… Dites, je vous prie, y a-t-il en Europe un savant comparable au professeur Wallers, mon illustre confrère ?… Allons, osez le dire !… » Et tout le monde répondait : « Vous êtes heureux, monsieur di Toma, d’être l’ami de Guillaume Wallers, et il est heureux d’avoir en vous un ami si chaud… » Pauvre