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qu’il y a deux Flandres : la vôtre, qui est celle de Watteau, et l’autre, celle de Teniers, qui est aussi celle de ma belle-mère.

— Et celle de ton mari !

— Et celle de mon mari !

M. Meurisse, à qui déplaisait cette ironie, dit gravement :

— Vous devriez mentionner, au moins, les vertus de notre race. Flamands belges ou Flamands français, nous sommes cousins sinon frères et nous avons bien des tendances communes… Il est vrai que nous sommes lourds et positifs, un peu portés sur la… bouche, et que notre rire est épais… Nous n’avons rien d’aristocratique… Mais nous avons toujours défendu nos libertés ; notre histoire est glorieuse ; nous sommes sérieux, actifs, entreprenants. Notre département du Nord, à lui seul, paie le quart des impôts qui constituent le budget annuel de la France…

Cette révélation n’émut pas madame Van Coppenolle.

M. Meurisse ajouta :

— Et c’est chez nous que l’on trouve encore des familles chrétiennes et des femmes qui ont beaucoup d’enfants.

— Mais, chez nous aussi, dit Angelo, les femmes sont fécondes, trop fécondes. Nous peuplons la