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pagnez-nous… Ce sera une occasion de saluer madame Vervins, notre vieille amie, au Béguinage.

Claude ne paraît pas entendre la timide invitation.

— J’admire, dit-il, le soin que vous avez de réconcilier des gens qui ne s’aiment pas, qui ne s’accordent pas, qui finiront par se détester.

— Pourquoi ? Isabelle est très bonne et Frédéric est un honnête garçon, ni méchant, ni sot, laborieux, dévoué à sa famille…

— Frédéric est un balourd et Isabelle une écervelée. L’un est resté Belge et l’autre est devenue Parisienne. La bière forte et le vin mousseux !

— Puisqu’ils sont mariés…

— Ils divorceront !

— Claude !… Les sentiments religieux d’Isabelle…

— Parlez des vôtres, Marie, je les respecte en les maudissant, puisque je souffre à cause d’eux… et vous aussi peut-être… Mais les sentiments religieux d’Isabelle !… Non ! C’est à mourir de rire… Isabelle n’a jamais réfléchi sérieusement à quoi que ce soit, excepté à ses robes, à ses chapeaux et à ses amoureux… Ne protestez pas ! Je dis amoureux et non amants. Et je veux croire avec vous qu’Isabelle est vertueuse, ce qui d’ail-