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possible, après qu’Angelo aurait restitué les lettres, la photographie, les menus souvenirs qu’il conservait de la déplorable aventure.

— Et s’il refuse ? S’il veut une explication ? S’il provoque un scandale ?

— Nous ferons intervenir mon père.

Isabelle jeta des cris… Plutôt mourir que d’avouer la vérité à M. Wallers.

— Trouve une autre solution. Parle à Angelo !

— C’est bien délicat… Veux-tu, Belle, nous confier à Salvatore, le bon Salvatore, le plus indulgent des hommes ? Il fera le nécessaire pour convaincre Angelo, et, au besoin, pour l’éloigner ?

Isabelle accepta la proposition de sa cousine.

— Va tout de suite à Naples. Je te promets de ne pas quitter ma chambre, de ne pas revoir ce misérable…

Salvatore allait quitter son atelier du Pausilippe quand il reçut la visite imprévue de madame Laubespin.

— Je viens à vous comme à mon meilleur ami, lui dit-elle. Il faut que vous rendiez un grand service à ma pauvre cousine, à moi-même, et à toute notre famille.

— Disposez de moi, madame Marie. Je vous obéirai aveuglément.

Marie lui conta l’aventure d’Isabelle et la scène de la nuit précédente.