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XXII


Elles s’étaient réconciliées dans les larmes et, maintenant, Isabelle s’abandonnait aux soins consolants, à la volonté de Marie. Cette grande femme exubérante était, au fond, une molle et passive créature, capable de courtes violences, et tout de suite anéantie par le chagrin.

Si quelqu’un, près d’elle, avait plaidé la cause d’Angelo par une interprétation simplement exacte des faits, la colère de madame Van Goppenolle fût tombée bien vite ; mais, de bonne foi, Marie avivait la blessure, entretenait la rancune jalouse et représentait le séducteur sans malice comme un épouvantable Machiavel. Isabelle avait manifesté l’intention de revoir Angelo pour lui signifier la rupture. Marie s’opposa vivement à cette entrevue dangereuse. Non, assez de scènes et de drame ! Isabelle partirait, le plus tôt