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lers écrira le texte. Une dizaine sont terminées, mises sous verre, et placées en ordre sur les murs. Presque toutes sont italiennes, exécutées d’après des photographies, des croquis et des notes de couleur prises aux Uffizi de Florence. Elles répètent la même scène, dans un décor analogue, et pourtant aucune ne rassemble à l’autre.

Il y a des Annonciations joyeuses et des Annonciations tragiques ; et celles de l’aube, et celles du soir, et celles qui sont violettes comme l’améthyste, et celles qui s’embrasent comme les rubis de l’amour divin. Chacune est un grain du rosaire que les vieux peintres catholiques ont égrené. Et de toutes formes, de toutes couleurs, de toute époque ; elles disent : Ave Maria !

Avec quelle tendresse, avec quelle piété, Marie Laubespin a ciselé ces pierreries précieuses ! Quelle aimable compagnie elle a trouvée en ces beaux êtres vêtus de robes splendides, inclinés pour l’adoration, et qui emplissent l’atelier d’un muet cantique et d’un frisson d’ailes !

C’est pour eux que les cloches de Sainte-Ursule sonnent les trois angélus ! C’est pour eux que s’épanouissent, dans un vase de cristal, les roses blanches, les marguerites blanches, les chrysanthèmes blancs, toutes les fleurs immaculées des quatre saisons. Ils sont les gardiens, les