Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XVII


Quand la porte se rouvrit, entre les colonnettes blanches, le frisson de l’aube passait sur la mer. La nuit aux pieds d’argent, aux tresses bleues, fuyait vers le large et jetait la lune fanée pardessus les hauteurs de la Campanelle. Quelques lambeaux de son voile, accrochés aux pentes crépues, assombrissaient encore les ravines et les vallons noirs d’orangers. Mais déjà les maisons de Ravello, les jardins en terrasses et le campanile de Saint-Pantaléon apparaissaient dans une transparence azurée.

Isabelle s’arrêta sous la guirlande liminaire. L’écharpe violette, enroulée à son corps, traînait sur ses pieds nus. À demi tournée vers Angelo qui la retenait, elle murmura :

— Ne me suis pas… On pourrait nous voir… Le jour vient…