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foncée, mettez du parfum à votre mouchoir et cachez vos bijoux…

Le temps avait bien changé depuis la veille. Le sirocco soufflait une haleine d’orage et le soleil luttait vainement contre les vapeurs épaissies. Salvatore et Marie allèrent en voiture jusqu’à San Lorenzo.

La mère de Ciccio devait habiter tout près de là, dans la rue San Gregorio Armeno, ou dans la rue San Biagio ai Librai, ou dans la rue dei Panettieri. L’adresse était vague, mais Salvatore savait que la bonne femme était brodeuse en ornements d’église et que son plus jeune fils travaillait chez un mouleur.

Or, la rue San Gregorio Armeno appartient aux artisans et aux industriels qui décorent les églises. Ils logent, côte à côte, dans les boutiques basses et sombres, au rez-de-chaussée de ces vieux palais qu’emplissent les familles ouvrières. Un chrétien très riche, très pressé, qui ne craindrait pas le goût napolitain, pourrait en moins d’une heure choisir tout le mobilier et toute la parure d’une cathédrale sans quitter la rue San Gregorio Armeno. Le ciseleur et monteur en bronze lui offrira un assortiment de candélabres, de tabernacles, de bouquets d’autel en simili or ou argent ; le mouleur proposera les christs et les madones, d’un blanc brutal, qui iront, chez son